Voyage arthurien aux sources de la légende

CENA.

Sur les traces du Roi Arthur.

Prolégomènes au voyage en Cornouailles, Ascension 2008.

Georges Bertin.

4 jours

Passage Ouistreham: mercredi soir

Jeudi

Salisbury

Stonehenge

Glastonbury

Vendredi

Bodmin Moor

St Michel d e Cornouailles

Coucher à Penzance

Samedi

Tintagel et Camelford

et retour à Plymouth coucher en route

Dimanche

Voyage le matin

Ferry à Portsmouth

"Le mystére du Graal, affirme au cours des siècles, une présence, mais la présence d'un non dicible, d'un indicible qui exige cependant d'être questionné (...) car ce creux, ce cri paroxysmique de l'âme, ce très Saint Trésor essentiel est l'archétype même du religieux: c'est ce qui en assure l'universalité tant de fois signalée chez les Celtes, chez les Iraniens, les Latins, les Grecs, les Arabes et bien entendu dans le corpus de l'Occident chrétien.. c'est quelque chose apporté du Ciel sur Terre" Gilbert Durand.


Sites visités.

STONEHENGE.

Les textes médiévaux signalent que ce monument était à l'origine "une ronde" construite par des géants en Irlande. C'est Merlin qui l'aurait ramené en Grande Bretagne. Une enluminure montrait Merlin construisant Stonehenge, elle ornait un manuscrit de Wace, déposé au British Museum.

Stonehenge date du Néolithique c'est à dire deux millénaires avant les Celtes. Donc Stohehenge n'est pas un monument celte, l'écart entre Stonehenge et les Celtes est plus grand que celui entre le XXIe siècle et le Parthénon. On distingue trois périodes de construction.

Stonehenge I : Néolithique, vers -2800/-2100. Henge Monument, date du Néolithique secondaire (ou final). Enceinte circulaire délimitée par une levée de terre (bank) et un petit fossé (ditch) à l'extérieur, creusé dans le calcaire crétacé du Santonien. L'ensemble fut mis en place sur une surface légèrement en pente, qui ne présente apparemment aucun caractère exceptionnel par rapport au paysage environnant.

Les « trous d'Aubrey » : les « trous d'Aubrey » (Aubrey Holes) (13), nom donné en souvenir d'un antiquaire du xviie siècle par leur inventeur R. S. Newall, contemporain du colonel Hawley dans les années 1920, sont un vaste cercle de 56 cavités de grandes dimensions, disposées régulièrement à l'intérieur et à peu de distance du talus de l'enceinte circulaire. On y a trouvé, dans un remplissage de craie, des fragments de charbon de bois, d'os humains carbonisés, de petits objets comme des épingles à cheveux en os ou de longues baguettes de silex taillé de l'épaisseur d'un doigt, dont on ne connaît pas l'usage.

La Heel Stone est une pierre brute de grès du tertiaire, à l'extérieur de l'entrée nord-est.

Stonehenge II : Chalcolithique, vers -2100/-2000. L'« Avenue », large de 23 m (12 m entre les talus), part de la Heel Stone dans l'axe du monument, vers le nord-est, puis à mi-chemin du Cursus, long enclos mégalithique situé un peu plus au nord, s'infléchit vers l'est et finit par rejoindre, à trois kilomètres de là et après un dernier virage à droite, la rivière Avon.

Le double cercle de « pierres bleues »

La plupart des « pierres bleues » encore présentes sur le site sont constituées de dolérite, roche magmatique holocristalline de couleur bleu verdâtre On sait depuis 1923 que toutes ces pierres proviennent des Preseli Hills, au Pays de Galles, à plus de 300 kms. Le transport a pu être effectué entièrement par mer en contournant la péninsule de Cornouailles ou bien, depuis la région de Bristol, par voie fluviale et halage terrestre

Stonehenge III : âge du bronze, vers -2000 / -1100. Fin du -IIIe millénaire, alors que partout en Europe, la grande période du mégalithisme est éteinte. On voit alors s'ériger sur le site un complexe mégalithique exceptionnel de 75 monolithes (à l'origine), sur lesquels se concentrent encore aujourd'hui tous les regards des visiteurs

Le grand cercle de sarsen

Le grand cercle de grès sarsen est constitué de trente monolithes érigés en un cromlech de 33 m de diamètre et surmontés de trente linteaux. Chaque pilier comporte deux tenons correspondant aux deux mortaises ovales de chacun des linteaux, qui ont été mis bout à bout par un assemblage précis de rainures et languettes taillées en pointe : l'ensemble forme ainsi un anneau continu suspendu au sommet de la structure

La Slaughter Stone (« pierre des sacrifices ») : une pierre de sarsen soigneusement taillée, longue de 7 m, autrefois levée, aujourd'hui tombée vers l'intérieur du monument, affleurant à peine, à proximité du talus, faisait partie des deux, ou peut-être trois grands portails qui marquaient l'entrée nord-est2.Plus tard dans l'âge du bronze, les pierres bleues, récupérées, semblent avoir été re érigées une première fois à l'intérieur du cercle des sarsens,

Woodhenge est un site archéologique situé à 1 km au nord d'Amesbury et à 3 de Stonehenge, Il s'agit d'un cercle en bois en amont, à l'époque de la construction de Stonehenge, soit un temple symbolisant les vivants alors que les pierres étaient dédiés aux morts. Ces cercles ont été érigés pour abriter des rites funéraires très élaborés.

Pour d'autres, les résultats de fouilles historiques de 2008 confirment que le site mégalithique de Stonehenge aurait été un lieu de pèlerinage révéré pour les propriétés thérapeutiques de ses stèles érigées voici cinq milliers d'années.
Les malades et blessés se rendaient à Stonehenge en raison du pouvoir curatif qu'ils attribuaient aux pierres.

Pour certains autres travaux récents, Stonehenge était un théâtre religieux. Son organisation en trois zones reflétait l'organisation de la société de l'extérieur vers le centre. Tout y était étudié y compris la circulation des sons dont apparaît à l'expérimentation la coïncidence avec la circulation de la lumière aux solstices. Au centre du cercle les sons sont amplifiés et concentrés. Pour Mike Pearson, il s'agissait de représenter les disparus figurés par les pierres

BODMIN MOOR.

Situé à proximité, Pozmary Pool est connu par la légende du roi d'Arthur qui raconte que son épée, Excalibur, fut lancée dans les eaux du lac.

L'auberge de la Jamaïque (cf. D. du Maurier). L'auberge de la Jamaïque est située dans les environs de Bodmin Moor en Cornouailles. Elle est connue pour avoir été le repaire decontrebandiers par le passé, mais elle est surtout connue pour être le théâtre du roman de Daphne du Maurier : L'Auberge de la Jamaïque. En 1939, Alfred Hitchcock a réalisé un film, La Taverne de la Jamaïque, d'après le roman.

Lanhydrock possède une autre légende, celle du fantôme de Jan Tregeagle, le méchant intendant en charge de la maison au XVIIe siècle, qui fut damné pour toute éternité à vider le lac avec pour seul outil une coquille. Ces somptueux paysages du Dartmoor sont encore le théâtre du roman "Le chien des Baskerville", l'une des plus célèbre énigme de Sherlock Holmes. Nuit dans la région de Bovey Tracey.

PENZANCE est une ville, une paroisse civile, une station balnéaire et un port situé dans le district de Penwith, en Cornouailles. Elle a été incendiée par les Espagnols en 1595.

Mount saint Michael of Cornwall. Dans la baie de Penzance, Saint Michael's Mount, le Mont-Saint-Michel cornouaillais, arbore sa forteresse du xive siècle ancrée au sommet d'un rocher granitique de 72 mètres. Cette citadelle de la mer bâtie par les Normands a remplacé la chapelle dédiée à l'archange qu'Edouard le Confesseur y avait fait édifier en 1044.


TINTAGEL, c'est le haut lieu arthurien.

Le Hall de chevalerie (Tintagel's Hall), siège de l'Ordre international des Chevaliers et Dames de la Table Ronde.

Frédéric Thomas Glassock et l'OTR au début du 20ème siècle.

Né en 1871, Frédéric Thomas Glassock était un entrepreneur anglais énergique et novateur qui créa, à la fin du 19ème siècle, Monk & Glass Custard, compagnie spécialisée dans les douceurs. Il produisait ses crèmes en poudre à Clarkenwell, près de Londres, et exportait ses produits dans tout l'Empire britannique.

Au début du 20ème siècle, il vend son entreprise et vient s'établir à Tintagel où on le trouve dès 1913. Son séjour au King's Arthur Hostel y est encore attesté en 1919. Il y construit sa propre maison, appelée Eirenikon, route de Bossiney, et est connu à l'époque comme un bienfaiteur de la communauté locale. Généreux, il aide en effet chacun. C'est là qu'il va fonder, en 1927, le compagnonnage de l'Ordre International des Chevaliers et Dames de la Table Ronde lequel compte, en 1930, déjà 17 000 membres. Il culminera à 250 000 membres. F. T. Glasscock est encore connu à Londres pour avoir été un Franc Maçon de la Grande Loge unie d'Angleterre, engagé dans trois Loges et aussi en Cornouailles où il sera admis à la Loge de Launceston et où il sera co fondateur d'un Chapitre.

Le centre de l'Ordre est fixé par lui à Tintagel, en Cornouailles, en raison de la présence, sur une falaise battue par les vents d'Ouest, d'une forteresse saxonne et médiévale, lieu de séjour des ducs de Cornouailles, surplombant une grotte appelée Merlin's cave. La maison où F. T. Glasscock crée le Grand Hall de chevalerie est appelée Trevena House, elle fut construite en 1868, par John Douglas Cook, un journalise connu. Glasscock l'achète en 1920 et va en faire le siège de l'Ordre. Il l'agrandit et fait réaliser le Grand Hall de chevalerie en granit de Cornouailles, édifice imposant orné de 72 vitraux et de peintures représentant les épisodes de la légende arthurienne et les vertus de chevalerie dans l'esprit post raphaélite. 125 boucliers de granit en ponctuent l'ordonnancement. Outre son intérêt culturel et symbolique, le Grand Hall de chevalerie est également une curiosité géologique, puisque composé des diverses variétés du granit de Cornouailles. En 1928, il engage un peintre William Hatherell pour en concevoir la décoration dans un style néo victorien. Trois imposantes tables rondes, l'une en bois et les deux autres également en granit, occupent les parties centrales du Hall qui s'éclaire progressivement, guidant les visiteurs de l'ombre à la lumière qui irradie le trône du roi Arthur.

Le 5 Juin 1933, devant des centaines de participants, le Hall est achevé et le fondateur prononce un discours vouant ce Hall à la mémoire immortelle d'Arthur, roi de Bretagne, et au compagnonnage des chevaliers et dames de la Table Ronde afin de perpétuer les idéaux de la Chevalerie.

Le Château d'Arthur et des ducs de Cornouailles.

Tintagel, sur le sentier du littoral, est une belle expérience à couper le souffle. La paix et la tranquillité de la zone vous frappe pendant que vous marchez et profitez de la beauté de la côte sauvage. C'est là que tout a commencé à Castle Island à Tintagel en Cornouailles du Nord. C'est le lieu de naissance légendaire du roi Arthur. On voit d'ailleurs encore le profil de King Arthur se découpant sur la falaise !

Des fouilles importantes dans les années 1930 sur et autour du site du château du 12ème siècle ont révélé que le promontoire de Tintagel a été le site d'un monastère Celte au statut élevé. Un règlement de forteresse princière y date du 5ème et 6ème siècles, soit à la période qui suit immédiatement le retrait des Romains de Grande-Bretagne. En 1998, des fouilles ont découvert la " pierre Arthur », qui a renforcé la légende de Tintagel, bien que les historiens ne croient pas que l'inscription se réfère au roi Arthur lui-même.

Il y avait une chapelle normande de Saint-Julitte au château,

Un nouveau château a été construit sur le site par Richard, comte de Cornouailles, en 1233, afin d'établir une connexion avec les légendes arthuriennes associées par Geoffroy de Monmouth avec la région et parce qu'il était le lieu traditionnel des rois de Cornouailles. Richard espérait ainsi gagner la confiance des autochtones.

Le titre de duc de Cornouailles (Cornwall en anglais) fut le premier titre de duc créé dans la pairie d'Angleterre. Il est le dernier en Angleterre à être toujours associé à un duché réel, le duché de Cornouailles. Dans son Historia regum Britanniae, Geoffroy de Monmouth rapporte que le premier duc de Cornouailles fut Corineus, troyen exilé après la guerre de Troie. Il s'empara du pays et lui donna son nom (Corinée), après la fondation du mythique royaume de l'île de Bretagne par Brutus.

D'après la légende, Gorlois, duc de Cornouailles sous le roi Uther Pendragon, se rebella contre la domination de son souverain, quand celui-ci devint obsédé par sa femme, Ygraine. Uther tua Gorlois et épousa Ygraine qu'il avait fécondée la nuit précédente grâce à une ruse de Merlin en prenant l'apparence du duc. Le fruit de leur union fut le futur roi Arthur. Selon les auteurs, Arthur est confié dès sa naissance soit à Merlin, en récompense de ses services et qui va l'élever comme un chevalier dans l'ignorance de ses origines, soit à Ectorius et Flavilla, vassaux loyaux qui l'élèvent avec leur fils Keu.

Le titre de duc de Cornouailles appartient toujours au fils le plus âgé du souverain anglais.

Léglise paroissiale de sainte Materiana (identifiée avec Madryn, princesse de Gwent) est anglicane et a été construite à l'époque normande (tour médiévale tardive).

Tintagel est un lieu de la mythologie arthurienne pour le poète Alfred Tennyson dans le poème Idylles du Roi et Algernon. Charles Swinburne le Tristram de Lyonesse est l'une des versions du Tristan et Yseult légendes où certains des événements sont situés à Tintagel. Une autre version est celle de Thomas Hardy « La célèbre tragédie de la reine de Cornouailles à Tintagel en Lyonnesse, une pièce de théâtre publiée en 1923.

Merlin's cave : la grotte de Merlinest sur le côté droit de la falaise à Tintagel, une version de la légende y fixe son dernier séjour, prisonnier de la fée Viviane.

Devin et druide, Merlin tomba, selon la légende, éperdument amoureux de lafée Viviane, à qui il confia le secret pour se lier un homme à jamais. La fée Viviane entreprit donc de réaliser cette magie, traçant les « neuf cercles » autour de Merlin endormi. La magie étant puissante, Merlin fut enfermé pour l'éternité dans sa geôle, au grand regret de la fée Viviane qui ne croyait pas que la chose fût possible.

C'est Geoffroy de Monmouth qui introduisit Merlin dans le cycle du roi Arthur. Si Geoffroy est principalement connu pour son personnage d'Arthur, c'est surtout de Merlin qu'il a traité, faisant du barde prophétique de la tradition galloise un personnage central de ses trois livres :Prophetiae Merlini, Historia regum Britanniae, et Vita Merlini. À la suite de son second livre, où Merlin apparaît dans le conte du roi Vortigern,Aurelius Ambrosius et Uther Pendragon, dont le règne précéda immédiatement celui d'Arthur ; Merlin devient aussi dans plusieurs œuvres ultérieures un personnage des contes du roi Arthur.

À Camelford, marché médiéval, considéré comme un des sites possibles de Camelot, c'est à l'emplacement du Slaughter Bridge qu'Arthur a été mortellement blessé,

On y trouve une inscription ogamique (ancien celte) et le souvenir d'une bataille fixés à 540 après JC. La pierre indique la présence d'Irlandais du Sud à cet endroit à cette époque. Elles serait liée aux migrations des peuples celtes fuyant l'invasion anglo saxonne de Cornouailles en Bretagne. Une bataille décisive aurait a eu lieu au 9ème siècle entre le saxon Egbert et les celtes à cet endroit. Ces récits auraient également inspiré les poètes arthuriens.

The inscriptions de la Pierre datent d'environ 1500 ans. Elle mesure 274cms de long. On peut y lire : LATINI IC IACIT FILIUS MA[...]RI. (la Pierre de ) Latinus; ici gît le fils de Ma[-].Ou encore :- ( le corps ) de Latinus gît ici, fils de Ma[-].

Interprété comme "LATIN HIC JACET FILIUS MAGNI ARTURI". (Ici gît Latin, le fils d'Arthur le Grand).

Chrysauster.

L'histoire commence avec l'invasion de la cour du roi Arthur au Nouvel An par le terrifiant et mystérieux chevalier vert (Bertilak) qui lance un défi à la cour assemblée. Dans ce récit, Gauvain accepte un défi lancé par un mystérieux guerrier entièrement vert. Ce « Chevalier vert » permet à tous de le frapper avec sa hache, mais en échange, celui qui l'aura frappé doit accepter de subir le même coup un an et un jour plus tard. Gauvain accepte et le décapite d'un seul coup, mais le Chevalier se relève, prend sa tête et rappelle à Gauvain sa promesse.

Les aventures que vit Gauvain sur le chemin menant à ce rendez-vous permettent de classer cette œuvre dans les légendes arthuriennes impliquant chevalerie et loyauté. Gauvain se rendant à la cour d'Arthur au rendez-vous, est accueilli par Sir Bertilak et sa femme, son hôte lui ayant assuré que le lieu fixé pour la réunion est la Chapelle verte, est à proximité. Il aura des aventures avec la femme, scellées par un pacte.

On a rapproché la chapelle verte du village de l'âge du fer de Chrysauster en Cornwall avec ses maisons primitives aux cours fermées.


Glastonbury ou Avalon..

Glastonbury: (le cimetière caché des glaces ou le brillant caché lumineux), est le nom d'une localité du Somerset anglais, siège d'une importante abbaye cistercienne au Moyen-Age, qui passe pour avoir été, en Domnonée, un des hauts lieux du celtisme antique, l'Ile d'Avalon, résidence favorite des fées, localisation de l'Autre monde chez les Celtes.

Deux idées se dégagent de ce nom, celle de gel, de glace, de lumière (Glass) et celle d'enterrement, de cache de cimetière (bury); elles relient d'emblée ce lieu, l'Ile de Verre, au séjour des morts et à un univers lumineux.

Avalon, Afallach est l'île des pommes, le verger sacré toujours florissant, lieu de séjour des héros celtes, jardin paraisiaque de l'Autre-Monde. C'est là, si l'on en croit le trouvère anglo normand Robert Wace, qu'Arthur, lassé des batailles et navré mortellement se fit porter pour soigner ses blessures, les bretons attendent qu'il en revienne:"rex Arturus, rex Futurus". La pomme est ainsi pour les celtes, un moyen de conserver le contact avec l'Autre Monde étant l'instrument par lequel les immortels jettent un charme sur les héros qu'ils veulent attirer dans leur séjour. C'est sur une branche de pommier que Lug apparut un jour au roi d'Irlande. La branche ornée de trois pommes est aussi insigne de la majesté royale.

A Glastonbury, sur les traces d'un ancien sanctuaire celte, attesté par la configuration des lieux et souligné par les historiens, s'établit, avant la conquête saxonne, un monastère de chrétienté celtique dédié à la vierge. On y vénère deux moines irlandais, saint Indracht et saint Patrick, saints celtiques, et l'on rend à cet endroit également un culte à sainte Bridget (héritière de la déesse pan-celtique Brigitte?) qui y aurait abandonné son sac et sa quenouille.

Au début du XIIème siècle, Guillaume de Malmesbury l'atteste comme il souligne que la tombe du roi Arthur sera découverte quand le roi se préparera à revenir. Il la situe même entre deux pyramides.

C'est la seconde caractéristique de ce lieu que sa connexion étroite avec la Légende Arthurienne confirmée par la découverte à une grande profondeur dans l'ancien cimetière des moines de l'abbaye, en 1190, des restes de Guenièvre et d'Arthur. Ils furent ensuite transférés vers l'abbatiale.

Auprès des corps, on trouva également une Croix de la période d'avant la conquête portant les mots: "Ici gît Arthur, le célèbre roi, en l'Ile d'Avalon".

L'histoire de l'Abbaye, comme l'imaginaire qui se développe autour d'elle, ne sont pas non plus sans intérêt, car sa vocation, s'affirmant au delà des âges, est celle de rendre compte d'un sens caché, véritable symbole des connexions qui existent entre la religion des celtes et le christianisme au cours du premier millénaire.

Parmi celles-ci, notons:

- le fait que Jésus Christ en personne aurait accompagné, dans sa jeunesse, son oncle Joseph d'Arimathie lors d'un voyage en Angleterre et fondé lui-même la première chapelle en Avalon. Construite en osier, elle aurait été érigée sur un terrain de culte druidique.

- après la mort du Christ, Joseph, on le sait, transporta le Graal jusqu'en Occident et revint sur ces lieux avec douze compagnons pour fonder la première église d'Angleterre non sans avoir passé accord avec le druide Arvirogus, qui alla jusqu'à lui concéder un terrain, la tradition ésotérique chrétienne dont Joseph aurait été dépositaire (les mots sacrés du Graal) semblant s'accorder profondément avec la tradition celtique. C'est là qu'il aurait été enseveli avec deux burettes contenant le sang et la sueur du Christ. Un églantier qui fleurit en hiver rappelle sa visite. Il s'agirait du rejet du bâton de Joseph qui aurait survécu jusqu'à nos jours.

Le choix de Glastonbury comme lieu sacré du christianisme celtique en "Bretagne la bleue" n'est certes pas du au hasard, l'Ile d'Avalon, le jardin des Pommes, symbolise la fertilité, l'abondance qui marque les séjours enchantés des Immortels. C'est le passage vers l'au-delà lumineux.

C'est là que les druides avaient bâti l'un de leurs centres les plus importants des îles britanniques, véritable porte du Sid. Il reste dans l'Imaginaire collectif chargé des légendes de la présence des déesses et fées de l'Autre Monde, à tel point qu'une romancière américaine contemporaine à succès n'hésite pas à y situer le théâtre des exploits de ses héros celtes, en cet "endroit où le pâle reflet lumineux de l'Autre monde éclaire l'Univers des humains"..

Le lieu, d'une grande beauté, est constitué de trois monuments, également rattachés aux deux traditions:

- l'abbaye elle-même, dont les fidèles revendiquent l'antériorité sur toutes les autres églises de la chrétienté, y compris celle de Rome, sise à l'emplacement où Joseph d'Arimathie planta son bâton, geste fondateur s'il en est, tombeau sacré de Joseph et d'Arthur et Guenièvre,

Prolongeant le celtisme, le christianisme a sacralisé les lieux sacrés d'Avalon et Glastonbury a sublimé les éléments qui en faisaient la sacralité: arbre (l'aubépine du bâton de Joseph), source sacrée (Chalice Well), île (île d'Avalon), éminence (la Tor), fête de Samain (nous avons nous-même assisté aux festivités qui marquent, chaque année, Halloween à Glastonbury au milieu d'une foule considérable)..

Ces différents indices nous renforcent dans la conviction énoncée par Olivier Loyer que l'Eglise celte n'a pas été détruite mais que l'Eglise anglo-normande se l'est appropriée, Glastonbury, comme lieu de production de l'imaginaire collectif, participe de cette conquête culturelle et de cette incorporation spirituelle.

Véritable Haut-Lieu des celtes comme du monachisme occidental, celto-chrétien d'abord, puis cistercien, l'Ile d'Avalon conserve tout son mystère que ne sauraient percer les yeux qui ne voient pas l'invisible.


L'abbaye.

Les ruines de l'abbaye de Glastonbury ont été achetées par le diocèse de Bath et Wells en 1908. Ces ruines sont maintenant la propriété de l'église anglicane

Le roi Ine de Wessex décida de doter de plus de moyens une communauté de moines déjà établie à Glastonbury. Il aurait ordonné qu'une église en pierre soit construite en 712,

Elle est ravagée par les Vikings au ixe siècle, grandie au cours du xe siècle par l'abbé de Glastonbury, saint Dunstan, figure centrale du renouveau de la vie monastique anglaise à cette époque, qui introduit la Règle bénédictine.

Au moment de la conquête normande de 1066, Glastonbury est à son apogée. Le nouvel abbé normand, Thurstin, fait construire un nouveau sanctuaire.

. En 1086, alors que le Domesday Book est établi, l'abbaye de Glastonbury figure comme le plus riche monastère de tout le pays.

En 1184, un grave incendie ravage les bâtiments du monastère. Il a été démontré qu'au xiie siècle, la nef en ruine a été rénovée de sorte que les offices religieux puissent y avoir lieu pendant que la construction de la nouvelle église abbatiale avait lieu. Le nombre de pèlerins diminue alors fortement, mais la découverte dans le cimetière des tombes du roi Arthur et de la reine Guenièvre donne un nouvel attrait à l'abbaye. D'après le chroniqueur Giraud de Cambrie, l'abbé Henry de Sully avait demandé que l'on fasse des recherches qui auraient permis de découvrir, à une profondeur d'à peu près cinq mètres, un tronc de chêne massif contenant deux squelettes. Toujours d'après Giraud de Cambrie, une croix de plomb portant l'inscription Hic jacet sepultus inclitus rex Arthurus in insula Avalonia ("Ici repose le célèbre roi Arthur sur l'île d'Avalon") est retrouvée à proximité de la sépulture.

Auxive siècle, l'abbé de Glastonbury garde un statut et un niveau de vie élevés, dont témoignent encore aujourd'hui les ruines de la cuisine de l'abbaye, équipée d'un grand fourneau à chaque coin.

En septembre 1539, l'abbaye se voit dépouillée de ses biens ; l'abbé Stephen Whiting, qui avait été l'un des signataires de l'acte de suprématie rendant Henri VIII chef de l'église, résiste, avant d'être pendu comme traître sur le massif rocheux de Glastonbury.

Deux générations plus tard, Glastonbury pourrait bien avoir inspiré William Shakespeare, qui évoque dans l'un de ses sonnets ces « chœurs nus en ruines où, à la tombée du soir, chantaient doucement les oiseaux

Légende de l'Aubépine.

Un spécimen de Crataegus monogyna (aubépine à un style, ou aubépine monogyne) trouvé à Glastonbury, mentionné pour la première fois dans un écrit anonyme du début du xvie siècle Lyfe of Joseph of Arimathea (la vie de Joseph d'Arimathie), avait ceci d'inhabituel qu'il fleurissait deux fois par an, une fois comme à la normale au printemps (sur l'ancien bois), et une autre fois en hiver (sur le nouveau bois arrivé à maturité). Cette floraison de l'aubépine de Glastonbury dans un temps doux juste après le milieu de l'hiver était considérée comme miraculeuse.

À l'époque de l'adoption du calendrier grégorien révisé en Grande-Bretagne en 1752, le Gentleman's Magazine rapporta que des curieux allèrent vérifier si l'aubépine de Glastonbury conservait son rythme sur le calendrier julien ou adoptait le nouveau calendrier:

« Glastonbury. - Un nombre important de personnes alla observer l'aubépine le jour de Noël, nouveau calendrier ; mais à leur grande déception il n'y eut aucune floraison, alors qu'ils se trouvaient autour du 5 janvier, le jour de Noël de l'ancien calendrier, quand les fleurs apparaissaient normalement[1]. »

Cet arbre a été largement diffusé au moyen de greffes diverses, avec le cultivar appelé 'Biflora' ou 'Praecox'. Une preuve assez ancienne de ceci a été donné par Mr Eyston dans History and Antiquities of Glastonbury, (Histoire et Antiquités de Glastonbury) en 1722 : « il y a une personne à Glastonbury qui en possède une pépinière et qui, selon ce que Mr. Paschal en apprit, vends les greffons pour une couronne chaque ou contre ce qu'il peut obtenir. » [1].L'actuelle "aubépine sainte" de l'église de St John à Glastonbury provient d'une greffe locale, comme beaucoup d'autres dans le voisinage.

La véritable aubépine de Glastonbury fut abattue et brûlée (au titre de relique provenant d'une superstition) par les troupes de Oliver Cromwelldurant la Première révolution anglaise (en anglais English Civil War), copiant l'élan inconscient, joyeux et triomphal d'abattage et de destruction de tous les arbres sacrés décrété par les chrétiens au ive siècle à travers l'Europe, de Dodone en Grèce jusqu'en Angleterre.

La coutume d'envoyer une branche bourgeonnée de l'aubépine de Glastonbury à la reine au moment de Noël a été lancée par James Montague, évêque de Bath et Wells, qui envoya donc une branche à Anne de Danemark, l'épouse du roi Jacques Ier d'Angleterre.

Un germe d'aubépine venant de l'arbre saint de Glastonbury était envoyé au souverain au moment de Noël par le vicaire et maire deGlastonbury. Mais l'arbre mourut en juin 1991, et fut coupé le mois de février suivant. Cependant, de nombreuses greffes ont pu être réalisées avant cette coupe. L'aubépine d'avant 1991 dans les terres de l'abbaye de Glastonbury passe pour avoir été une greffe venant de l'aubépine qui fut plantée en secret après que l'originale fut détruite. Maintenant, seuls des arbres venant de greffes originales subsistent, et ceux-ci bourgeonnent deux fois par an, en mai et à Noël. Les fleurs venant des bourgeons de Noël sont d'habitude plus petites que celles de mai et ne produisent pas de fruits. Il est également à noter que les plantes venant des fruits ne gardent pas les caractéristiques de la plante originale.

Beaucoup ont essayé de reproduire l'aubépine de Glastonbury, crataegus monogyna biflora (ou crataegus oxyacantha praecox), par le biais de graines ou de greffes, mais toutes les tentatives récentes n'ont abouti qu'au type normal d'aubépine, à savoir avec une seule floraison au printemps.

Le grand arbre présent dans le cimetière autour de l'église existe depuis 80 ans. Il a été planté par Mr George Chislett, alors jardinier en chef de l'abbaye de Glastonbury. Il apprit également à greffer l'aubépine sainte sur des racines de prunier, et donc comment parvenir à préserver la "miraculeuse" floraison de Noël. Son fils Wilf envoya des aubépines saintes à travers le monde, notamment à Washington, au Canada, en Nouvelle-Zélande et en Australie.

Par chance, les arbres survivent des greffes précédentes pour perpétuer ainsi la légende de Glastonbury, parmi lesquels deux aubépines saintes sur les terres de St John's. Ces dernières années le bourgeon envoyé à la reine provient de l'une d'entre elles. Au moment de la floraison, les pupilles de l'école St John's se rassemblent autour de l'arbre du cimetière. Ils chantent alors des contes, dont un spécialement écrit pour l'occasion, et le plus âgé des enfants a le privilège de couper la branche de l'aubépine de Glastonbury avant que celle-ci ne soit envoyée à Londres et présentée à sa majesté la reine.

En 1965 la reine fit ériger une croix de bois à Glastonbury avec l'inscription suivante: "La croix. Symbole de notre foi. Le cadeau de la reine Elisabeth II désigne un sanctuaire chrétien si ancien que seule la légende peut en définir l'origine."

La Tor, éminence qui domine Glastonbury, connut la double occupation celte et chrétienne (ermitage). A son sommet, une chapelle est dédiée à saint Michel, le tueur de dragon, à l'épée flamboyante qui, en des bien des endroits, est invoqué là où les celtes s'adressaient à Belenos le Brillant, l'Apollon celte.. Comme les celtes qui devaient se rendre au sommet des montagnes sacrées, les pèlerins gravissent journellement les pentes herbues de la Tor et contemplent, arrivés au sommet, un panorama féerique qui permet de percevoir la position autrefois insulaire de l'endroit.

Chalice Wells :le puits du calice (Chalice Wells) au pied de la Tor où Joseph d'Arimathie, dit la légende, cacha le Graal. Ce lieu est très fréquenté par les pèlerins qui tentent de percevoir dans les eaux du puits le secret de leur avenir. De même, les celtes se rendaient prés des fontaines réputées comme lieux de mise en contact avec le royaume des Immortels.

Cheddar.

Cheddar (en anglais : Cheddar) est un grand village disposant d'une paroisse civile, située en Grande-Bretagne, dans la zone de Sedgemoordans le comté anglais du Somerset. Située plus précisément sur le bord du sud des collines de Mendip, à 9 miles (14 kilomètres) au nord-ouest des puits, la ville est connue pour les gorges de Cheddar qui sont les plus grandes gorges au Royaume-Uni et qui incluent plusieurs cavernes d'exposition. La ville possède également un environnement géologique et biologique.

Occupée dés le néolithique et à la période romaine, on y montre le plus ancien squelette humain de Grande Bretagne (9,000 ans). On trouve également des vestiges du Bronze dans un champ appelé Batts Combe quarry site. Ce fut ensuite le siège d'un palais saxon au 10ème siècle, dans les terrains de l'Ecole des rois du Wesex, ainsi que dans une chapelle dédiée au 14ème siècle à saint Colamban. Cheddar figure dans le Domesday Book of 1086 comme Ceder, ce qui signifie 'Shear Water'du viel angalis scear et du que dwr.

Au 16ème siècle et suivants Cheddar est connu par ses moulins.

L'Eglise de Saint Andrew date du 14ème siècle.

Winchester Cathedral.

Winchester fut fondée à l'époque romaine vers 70 av J.-C pour devenir la Civitas d'une importante colonie de Belges, d'où son nom de Venta Belgarum (littéralement le « Marché des Belges »).

Après l'évacuation des troupes romaines de l'île de Bretagne au vème siècle, Venta Belgarum est rebaptisée (selon Nennius) du celtique Caergwinntguic ou Caergwintwg qui signifie « Forteresse blanche ».

Nom que les Anglo-Saxons traduiront en Wintanceastre après avoir pris la cité en 519.

Prenant de plus en plus d'importance, elle devient en 660, le siège d'un des plus anciens évêché d'Angleterre et De Facto capitale du royaume de Wessex, aux alentours de 686

La cathédrale de Winchester, de renommée mondiale, possède la plus longue nef en Europe, après Saint-Pierre-de-Rome (168 m). Elle renferme la célèbre Bible de Winchester.

§ Le Winchester College fondé en 1382 et n'ayant jamais cessé ses activités depuis.

§ Le Grand Hall, datant du xiiie siècle est le seul vestige subsitant du château de Winchester.

§ LaTable rondeduroi Arthur, table de bois, est suspendue dans le Grand Hall depuis 1348. Datant du xiiieou du début du xive siècle, elle n'a été peinte qu'en 1522 sous les ordres du roi Henri VIII. Les places à la table sont divisées avec une alternance de vert et de blanc, le nom de chacun des 24 chevaliers étant inscrit en lettres d'or. Le visage du roi n'est pas celui d'Arthur, mais celui d'Henri VIII et la rose des Tudors est également présente.

§ Le Guildhall, d'époque victorienne où se réunit le conseil municipal.

§ La statue de bronze d'Alfred le Grand.

§ Le mur d'enceinte médiéval de la ville.


[1] - Gentleman's Magazine, Janvier 1753


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